De nomade à sédentaire - Revenir pour mieux repartir

Les yeux fermés, un léger sourire sur mes lèvres, j’inspire à plein poumon l’air humide & salin, j’expire le parfait bonheur. Le soleil descend tranquillement à l’horizon et dans le ciel, dansent des teintes de rose et d’orange. C’est tellement beau & relaxant. La gratitude vient si facilement ici.

T’as déjà senti ça? L’impression d’être vraiment à l’endroit où tu dois être, à vivre cette vie qui t’es parfaitement destinée.

Tout est si simple ici, pourquoi chercher plus loin?

C’est vrai, j’aurais pu m’installer au Costa Rica, poser mes valises ici et continuer de vivre dans le seul endroit qui ne m’aura jamais fait sentir aussi bien, dans ce pays où je me sens chez moi plus que n’importe où ailleurs.

Mais je n’étais pas rendue là. J’avais envie de vivre d’autres aventures, de tenter de me sentir chez moi au Québec, avant de prendre ma décision. Je voulais être certaine que ce départ n’était pas une fuite, mais un projet bien réfléchi. Je ne voulais pas partir parce que je n’aimais pas le Québec, je ne voulais pas partir juste pour partir, je voulais que mon expatriation soit simplement parce que j’adorais le Costa Rica et parce que c’est l’endroit où j’avais envie de vivre ma vie. Alors je suis revenue.

Revenue pour boucler la boucle? Peut-être.

Mais on dit que pour savoir où l’on va, on doit savoir d’où l’on vient.

J’ai réalisé, à travers tous mes voyages, que je ne connaissais même pas ma propre culture.

On est qui nous, les Québécois? À l’école, l’histoire du Québec a été faussée, on ne m’a même pas appris ma propre histoire, celle de notre peuple et de nos ancêtres. Quand j’allais ailleurs, que je voyais les arts typiques de chaque région, les pratiques spirituelles, les traditions, la musique et la gastronomie incroyable qu’on retrouvait un peu partout, je n’ai pu m’empêcher un jour de me demander, c’est quoi moi ma culture?

Je suis revenue, oui pour être sûre de moi mais aussi, pour faire la paix avec mon pays et reconnecter avec mes racines. Je suis revenue pour en apprendre plus sur ma propre culture, pour m’ancrer quelque temps, réfléchir et me sentir bien solide & décidée avant de mettre les voiles.

Gaspésie voyage famille

Faire du voilier en Gaspésie avec mon oncle que je n’ai pas vu depuis plus de dix ans.



Je suis revenue pour me laisser le choix de partir ou de rester.

Peut-être que la décision restera la même après ce séjour ici, mais au moins, j’en aurai le coeur net. Au moins, j’aurai essayé. Au moins maintenant, je sais d’où je viens.

 

Dans un monde occidental comme celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous valorisons la vitesse, la compétition et l’acquisition de titres ou de biens matériels plus que tout. On court comme des poules sans tête sans savoir où l’on va, sans savoir nos envies profondes, où l’on souhaite aller et surtout pourquoi on souhaite ce que l’on souhaite. La popularité, la richesse matérielle, oui ok! Mais pourquoi? Le sais-tu?



Dans cette frénésie incessante, au beau milieu de cette course croissante, ça fait du bien parfois de simplement marcher paisiblement.

Ça fait du bien d'errer, de penser à la vie, de prendre le temps de rêvasser, et le voyage, c’est parfait pour ça. Pour nous aider à ralentir, à prendre le temps d’observer, de ressentir et de se questionner.

 

Ne laissons pas le voyage devenir une course. Ne laissons pas l’excitation de la nouveauté guider nos choix d’expatriation. À travers le voyage comme dans la vie, n’oublions pas de prendre notre temps, de connecter avec les gens, de s’ouvrir et d’accueillir. D’accueillir tout ce qui s’offre à nous, la peur comme l’amour, la vulnérabilité comme la joie, le doute comme la confiance, ne résistons pas, ne nous braquons pas, vivons tout & surtout, osons ralentir.

 

Reposons-nous quelques instants, dans le moment présent.

Le temps peut s’écouler ce n’est pas grave, il en manquera de toute façon.


Bon voyage xx

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