Voyager autour du monde pour affronter ses peurs
Tu te trouves là. Au bout du monde, seule, avec ton sac à dos & tes bottines. Debout devant un paysage à couper le souffle, le sourire que tu as aux lèvres est à peine perceptible mais tu rayonnes de bonheur à l'intérieur plus que jamais. Tu inspires à plein poumon. C'est frais, léger, c'est l'odeur de la liberté. Tu te sens comme une plume, qui plane de village en village, de pays en pays autour du globe. Seule, assise au beau milieu de l'inconnu, en silence la plupart du temps, tu observes les scènes qui se déroulent autour de toi. Tu écoutes les gens parler mais tu ne comprends pas ce qu'ils disent, ce n'est pas grave, tu as appris à lire sur les visages, tu sais déceler la joie, la peine, la compassion & la peur. C'est bien suffisant. Libre comme le vent, rien ne te retiens, aucun compromis, c'est toi & seulement toi.
Plénitude.
Une voiture qui klaxonne te sors de ta rêvasserie, re-bienvenue dans la réalité ma belle.
"T'aimerais tellement pouvoir partir, mais t'as pas le courage."
Cela fera bientôt 6 ans que ma mère m'a conduite à l'aéroport pour mon premier voyage en solo. Je mettais alors les voiles pour le Nicaragua, seule. C'était un détour de deux semaines avant de passer les trois mois suivants au Costa Rica, où j'allais m'établir pour vivre & travailler.
C'est seulement 5 ans plus tard, l'an dernier que ma mère m'avoua la peur immense qu'elle ressentait chaque fois qu'elle m'amenait à l'aéroport. Voir sa fille, partir dans ce monde inconnu et terrifiant, seule avec une confiance dans le monde digne d'un coeur d'enfant. Durant plus de 5 ans, elle avait peur mais ne m'a jamais rien dit.
Elle n'a jamais dit un mot pour me retenir au contraire, elle m'a poussée dans la direction de mes rêves même si elle, était remplie d'inquiétudes.
Elle m'a protégée de ses propres craintes car elle savait que ses insécurités lui appartenaientt à elle et elle seule.
Le plus beau cadeau qu’elle m'a fait, c'est de n'avoir jamais reflété ses peurs sur moi. C'est de m'avoir encouragé à suivre cette chose qui m'appelait de plus en plus fort depuis des mois. C'est cette confiance énorme que j'ai pu avoir en les gens de tous pays, toute culture et ce, simplement parce qu'elle-même, a eu confiance en moi.
Avec les années, j'ai appris à repérer les situations risquées, j'ai appris à rester attentive et à faire confiance à mon instinct. Comment aurais-je pu me faire confiance aussi facilement si on n'avait pas cru en moi, en ma capacité à réfléchir et à me débrouiller? Comment aurais-je pu apprendre & grandir si on m'avait protégée dans un nid de ouate? Comment aurais-je pu connecter avec des gens de partout dans le monde si on m'avait convaincue que le monde est un endroit dangereux & qu'il ne fallait avoir confiance en personne? Comment aurais-je pu voir le monde autrement que par mon écran, si on m'avait retenue à la maison? Si les autres m'avaient dissuadée de sortir le pied de mon pays parce qu'à l'extérieur, on sait bien que tout est dangereux.
Ce n'est pas le monde extérieur qui est effrayant non, c'est l'inconnu tout simplement.
À toi qui rêve de vivre, de sauter le pas, de suivre ton propre chemin dis-moi, à qui appartiennent les peurs que tu traînes dans ta vie? As-tu peur de sortir parce qu'on t'a appris que dehors c'était dangereux? Crains-tu la violence que les médias t'ont montrée ?
Et si on s'intéressait à nos peurs plutôt que de les refouler?
Et si on tentait de comprendre d'où elles viennent et pourquoi sont-elles présentes?
Ceux qui nous entourent nous transmettent-il plutôt de la confiance ou de la crainte?
Nous donnent-ils l’impression d’être vulnérables ou d’être fort & capable de tout accomplir?
Nous poussent-ils vers nos buts personnels ou nous attirent-ils afin qu’on se moule aux leurs?
J'ai appris à travers mes années de voyage que le monde n'est pas un endroit terrifiant, que pour connaître véritablement un endroit on doit non seulement s'y rendre mais écouter les gens de la place nous raconter. Ouvrir grandes nos oreilles pour y accueillir leurs histoires & leur musique, ouvrir notre esprit pour voir le monde à travers leurs yeux & pas les nôtres, dire oui à leur nourriture, leur culture, leurs coutumes & traditions.
Après tout, qu'est-ce que voyager si ce n'est pas dire oui à l'inconnu?
Remarquez-vous que ceux qui on la peur du monde extérieur sont ceux qui bien souvent, n'ont jamais mis le pied dehors eux-mêmes?
Respectons les gens qui tentent de nous retenir mais ne laissons pas leurs peurs se réfléter sur notre vie & nos choix. Choississons de bâtir malgré tout notre chemin. Apprenons de ceux qui ouvrent notre coeur, suivons ceux qui nous font grandir plutôt que ceux qui nous font stagner et avançons avec ceux qui ont des rêves plus grands que nature, qui croquent dans la vie & aiment celle-ci de tout coeur.
Et notre peur elle, apprivoisons-la, laissons-la nous accompagner, amenons-la avec nous dans notre sac à dos pour lui apprendre qu'elle n'a rien à craindre.
Au fil des kilomètres, je te promets, comme l'encre d'une plume dans un vieux carnet de voyage, elle s'estompera et ne deviendra que vague souvenir.
Bon courage & bon voyage xx