Sac sur le dos, passeport à la main et enlacé de mes proches. C’était sans me douter que cet instant était probablement le plus important de tous, mais il me fallait partir pour le découvrir.

Le voyage m’a appris à accueillir, mais aussi à laisser partir sans chercher à retenir. Pour moi, c’était devenu une seconde nature de m’attendre à dire au revoir.

Le voyage a certes, ce pouvoir de nous réveiller, mais est-ce sur une longue durée? Qu’en est-il lorsque nous rentrons au bercail? Que le son de la mer est remplacé par le bruit du trafic un lundi matin, et que les pancitos du déjeuner redeviennent des rôties au beurre d’arachides et un café noir?

Est-ce vraiment tout ce qui reste de notre voyage?

C’est lorsque l’on crée cet espace qu’on laisse place à la spontanéité que la vie peut transformer un moment anodin en souvenir gravé pour la vie. Pour cela, il faut être prêt à laisser à la douane, la peur de passer à côté de quelque chose, l’illusion erronée qu’il faut compacter chaque journée d’un périple pour ‘‘en profiter”.

Les risques lorsqu’on part à l’aventure sont bien réels. On aura beau dire ce qu’on voudra, le voyage, c’est dangereux.

Le voyage c’est ce qu’on vit chaque jour où l’on n’est pas sur l’auto-pilote, c’est ce qu’on vit chaque fois qu’on est présent à l’instant. Le voyage c’est chaque fois où l’on sort de sa tête et retombe dans le moment.

L’imprévisible fait peur lorsqu’on travaille si dur à contrôler l’entièreté de ce qui nous entoure. C’est probablement pour cela que l’aventure effraie tant les gens, puisqu'elle se nourrit d’impermanence, de mystère et d’inattendu.

Et si on s'intéressait à nos peurs plutôt que de les refouler?

Et si on tentait de comprendre d'où elles viennent et pourquoi sont-elles présentes?

La prochaine fois que vous partirez, vivez les moments dans le présent plutôt que de chercher à les regarder à travers un écran de cellulaire dans le futur. Ne sélectionnez pas que le beau, partagez le vrai, c'est ça qui crée le plus d'impact. 

Je pensais qu’il fallait qu’il soit aventurier. Je croyais qu’un nomade, un homme qui voyage c’est ça qu’il me fallait. J’avais tout faux.

La magie du voyage n’est pas que la découverte de paysages, d’eaux plus turquoises les unes que les autres ou encore faire le plus d'activités qu’on nous propose, non. La beauté du voyage est avant tout l’amitié, le contact humain, et pour moi, revenir dans un pays des années plus tard et serrer dans mes bras ces mêmes personnes avec qui je partageais de beaux moments les années précédentes vaut beaucoup plus que d’ajouter un nouveau pays sur ma liste.

Si le retour est parfois difficile, qu’on se sent étranger dans son propre pays, aucune de ses difficultés vous fera regretter un voyage car c’est souvent quand on rentre à la maison qu’on prends leçon de tout ce qu’on a appris durant notre séjour à l’étranger. C’est une étape précieuse de notre évolution mais pour bien la vivre, on doit s’armer de patience & de tolérance surtout envers soi-même.