Danser dans la chaotique modernité
Assise devant l’infini bleu, la brise caresse mes cheveux.
Cet instant, je pourrais le vivre encore et encore jusqu’à la fin de ma vie.
Regarder au loin et respirer l’air salin, c’est si simple, mais dieu que cela fait du bien.
Mes accomplissements qui me semblaient si grands, n’égalent en rien la satisfaction de ce précieux moment.
La vie est douce.
Savoureuse, pour celui qui prend le temps de la délecter.
Là d’où je viens, en Occident, ce n’est pas la qualité, mais la quantité qui est prônée.
C’est un drôle d’endroit où tout est calculé. Combien de pays as-tu visités? Combien gagnes-tu par année? Quelle version de téléphone et de voiture peux-tu te payer?
Mon pays en est l’un de ceux que l’on qualifie de « développés ». Les gens d’ici travaillent dur pour faire rouler cette roue dont les standards sont toujours un peu plus élevés.
S’arrêter après avoir couru durant tant d’années c’est aussi avoir l’impression de tomber.
Une chute libre étrange à apprivoiser.
Avoir le sentiment de vide devant un jardin silencieux après avoir passer des années dans le bruit à festoyer.
C’est inconfortable.
Malaisant, même.
Lorsqu’on en a jamais pris l’habitude, il n’est pas tout à fait naturel de soudainement s’entendre penser.
Peut-être est-ce la raison pour laquelle courir de façon aveuglée devient plus simple que de jeter l’ancre et s’accoster.
Sortir du déni pour enfin réaliser, que tout ce temps nous vivions les yeux fermés.
Es-tu là? Respires-tu?
Oui ? Alors tu as tout le pouvoir de choisir, encore & encore.
Le meilleur de la vie se passe à dire « Il est trop tôt », puis « Il est trop tard » .
- Gustave Flaubert
Difficile de simplement contempler la vie, alors que de chaque côté les gens passent d’un pas accéléré.
Pas évident de rester ancré alors qu’on est tiré de tous les côtés.
Ça s’apprend.
Et non seulement cela, lorsque les gens vous voient, sourire au soleil et laisser les arbres vous émerveiller, vous semez une graine en eux qui attise une légère curiosité.
Car l’enfant en eux ne dort pas, il est simplement enterré.
Enseveli sous cette tonnes de responsabilités et de discours encastrés sur nos âmes par nos sociétés, le gamin qu’ils ont été vit et en a franchement rien à faire de tout ce qu’on lui a appris.
Il sait…
Il ressent…
L’adulte est bien mignon de croire que tout ce qu’il répète relève de ses propres idées.
Et que se passerait-il, s’il se laissait aller au fou rire et s’autoriserait à danser.
À méditer…