Bientôt un an que j’ai posé bagage sur le territoire gaspésien.

Ça s’est fait malgré moi, je ne devais venir que pour quelques mois, mais l’amour du pays m’a pris, que voulez-vous! Les amateurs de plein-air et de nature s’y font prendre c’est certain, soyez avertis :)

Quoi qu’il en soit, si vous songez à vous établir dans la péninsule, je crois pertinent de vous énumérer les quelques points que voici, autour desquels réfléchir.

La nature

Au départ, j’étais complètement estomaquée par la grandeur de la nature ici.

Quand tu prends ta voiture chaque matin pour aller travailler et que  le seul embouteillage c’est une famille d’orignaux qui se relaxe en bord de route… ça ne se compare pas au trafic de la ligne orange ou de l’autoroute quinze admettons-le.

J’ai pris racine dans la petite ville de Gaspé, entre mer et montagnes.

Ici, nous sommes à quarante-cinq minutes de Murdochville, une heure trente des Chic-Chocs et directement en bord de mer. Honnêtement, la route passe en un claquement de doigts quand on sait tout le plaisir qu’on va avoir sur ce terrain de jeux incroyable! 

En pleine ville, nous avons une montagne de ski avec remontée mécanique, le Mont Bechervaise, une montagne de ski hors-piste, le Mont Pesaq et des plages incroyables telles que Haldimand, longue plage de sable blanc à 5 minutes en voiture du centre-ville, Sandy Beach, grande pointe de sable abritant plusieurs espèces d’oiseaux et la magnifique plage de Penouille.

Nous sommes à proximité d’un des plus beaux endroits au pays, le Cap bon Ami dans le parc Forillon et que dire de toutes les randonnées qui abondent ici… Honnêtement y’a pas de quoi s’ennuyer à ce niveau-là!

Ce qui m’attache à cet endroit c’est d’une part, les Chic-Chocs et d’une autre, le bord de mer. Le fait qu’on puisse surfer dans l’eau salée tout près de la maison, c’est un immense plus!

Sans oublier les pygargues à tête blanche et les aigles royaux qui se promènent constamment au-dessus de nos têtes, comme les mouettes à Montréal. 

Le logement

Pour quelqu’un venu d’ailleurs qui souhaite s’établir ici, ce n’est vraiment pas facile. Il y a une grosse pénurie de logement et les prix sont semblables à ceux que l’on retrouve à Montréal.  Bien des gens s’établissent ici avec un travail, mais ne deviennent pas propriétaires avant au moins deux à trois ans voire parfois plus …

Évidemment, lorsqu’on est sur place, c’est l’idéal pour sauter rapidement sur les occasions, mais tout de même, ce n’est pas facile.

Le dynamisme de la place

Il y a plusieurs opportunités entrepreneuriales dans la région. Comme c’est une région en plein essor, les occasions se multiplient.  Prenez comme exemple Murdochville, une petite ville devenue fantôme à la suite de la fermeture de la mine. On donnait les maisons presque gratuitement. Aujourd’hui, suite au passage de Guillaume Molaison et de d’autres jeunes entrepreneurs, la ville est en plein essor, l’industrie du tourisme d’aventure s’est emparée de la place, les amateurs de ski et de vélo de montagne abondent. Guillaume à l’époque avait payé son duplex six-mille dollars. Aujourd’hui, une maison de deux chambres coûte autour de cent-vingt-mille dollars.

Je pense également à Elsa Houde qui a ouvert sa boulangerie Oh! Les pains, en pleine pandémie, un petit café chaleureux au cœur de la ville. Ou encore à Isabelle Huard, propriétaire du café le Paquebot, ce magnifique café où les gens s’y retrouvent tant pour étudier que pour célébrer.

L’essor est là, il faut saisir les opportunités et garder en tête que la pénurie de main d’œuvre est un enjeux ici aussi.

La démographie

L'âge moyen de la population gaspésienne est de 48,8 ans, donnée la plus élevée au Québec. Dont environ 28,6 % de la population était âgée de 65 ans et plus en 2020 (Radio-Canada). Durant la pandémie, la Gaspésie a cependant eu une année record et beaucoup de québécois ont migrés dans la belle région et ont opté pour un mode de vie plus lent, en nature. C’est tout de même un indice à garder en tête car la démographie affecte de manière indirecte la dynamique d’un lieu de vie.

Les études

Un enjeu considérable pour moi, c’est qu’il n’y a pas d’université. Oui, on peut faire nos études à distance, mais ce qui a de plaisant avec l’université, c’est aussi de rencontrer d’autres universitaires, de faire des projets, de travailler en équipe et ça, ça vient à manquer c’est sûr. Plusieurs partent le temps de leurs études et le début de leur carrière pour revenir au pays plus tard. Il y a un gap à ce niveau-là, peu d’étudiants universitaires dans la fin-vingtaine et le début trentaine, ça se sent.

Le Cégep de la Gaspésie est des îles offrent le programme de tourisme d’aventure. Un très beau cursus et honnêtement… y-a-t-il une meilleure place qu’ici pour suivre ce type de formation ?

Un bon entre deux que j’ai longtemps considéré lorsque j’ai débuté mon bac il y a quelques années, c’est Rimouski. À trois heures des Chic-Chocs, une ville en effervescence au bord du fleuve. Bon ce n’est pas le bord de mer, ça c’est sûr, mais on est près des montagnes et vous avez l’Université du Québec à Rimouski qui offre plusieurs programmes dont ceux qui touchent les sciences de la mer.

Finalement, plusieurs viennent ici en été, mais pour vivre ici à l’année, il faut aimer l’hiver et jouer dehors. À l’heure ou j’écris ces lignes, nous sommes le 27 mars et il y a encore une tempête de neige dehors… la deuxième de la semaine. Alors qu’à Montréal la neige fond et les beaux jours arrivent tranquillement. 

Alors, on remballe, direction la Gaspésie ? 

Je pense que tout dépend du timing, d’où vous en êtes dans votre vie et ce que vous recherchez d’un milieu de vie.

Est-ce que c’est le plein-air, travailler sur de gros projets ou encore vous investir dans une communauté étudiante ? Est-ce que le dynamisme d’un endroit est important pour vous ? Quel mode de vie vous plaît, est-ce plutôt culture, spectacle et restos ou alors plein-air et bord de mer ?

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme et est-ce que de vivre en Gaspésie vous permettra de les atteindre ? 

Quoi qu’il en soit, c’est un milieu de vie extraordinaire pour du court ou du long terme et rien ne vous empêche de venir tenter l’expérience pour quelques mois, MAIS… amateur de plein-air encore une fois, soyez avertis que l’eau saline de la mer et l’air frais des montagnes ont un pouvoir ensorcelant qui n’est pas à sous-estimer…

J’ai eu le plaisir de participer à ce court documentaire sur les nouveaux gaspésiens cet hiver. Je vous invite à le visionner juste ici :