Élise bernier

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De pharmacienne à nomade sur la route

Tiraillée entre la stabilité et le besoin criant d’aventure, Vanessa jonglait avec le désir d'évasion & son besoin d'accomplissement professionnel.

En terminant ses études, elle a décroché un emploi dans le communautaire, un job très enrichissant et gratifiant, mais malgré tout, il semblait manquer un petit quelque chose.

“Je n’étais pas malheureuse, mais j’avais ce sentiment de ne pas être tout à fait à la bonne place. Je travaillais seulement depuis quelques mois et j’avais déjà l’impression de courir après le temps.”

Elle a donc organisée a vie afin de travailler à temps partiel & voyager le reste de l'année et devenant une "pharmacienne volante".



Bonheur & accomplissement de soi.

"Le bonheur pour moi, c’est de vivre une vie qui est en harmonie avec ses propres valeurs, peu importe la nature de celles-ci. C’est d’être en mesure d’identifier ce qui est le plus important pour soi et d’avoir le courage de poser des actions qui vont dans ce sens.

Je crois que les gens les plus accomplis sont ceux qui ont réussi à identifier la raison pour laquelle ils sont sur terre (que ce soit d’exceller au niveau professionnel, d’aider les autres, etc.) et qui font tout ce qu’il faut pour vivre de façon cohérente à cette mission. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas être heureux sans avoir identifié cette raison de vivre. Certains l’identifie plus tôt que d’autres, ça fait partie de la beauté du processus que de ne pas tous avoir la même raison et de ne pas tous l’identifier au même moment. "



Quitter la routine & devenir une «pharmacienne volante»

Une âme de nomade dotée d’une incroyable persévérance puisqu’elle a complété en 2017, son doctorat et cela fera bientôt un an qu’elle se promène de régions en région pour travailler. Une semaine à Québec, la suivante à Percé, une autre au Saguenay, elle se construit des horaires en s’adaptant à la demande tout en choisissant des milieux qui piquent sa curiosité.

Son horaire varie de 0 à 75 heures / semaine. Cela lui permet de construire son horaire et de voyager près de 3 mois par an sans avoir à demander la permission à qui que ce soit.

Au début, elle avoue avoir eu un peu peur du jugement des autres en quittant un emploi stable. Éternelle perfectionniste, elle a souvent eu peur de décevoir, “ Jusqu’au jour où j’ai compris que je suis la mieux placée pour savoir ce qui est bien pour moi. ”

Ce mode de vie lui permettant d'harmoniser travail et aventures, n'est pas sans compromis. " Ce serait faux de dire que ce n’est que du positif, mais sans sacrifice aucune victoire. " Bien qu'être '' volante '' permette d'aiguiser sa capacité d'adaptation, c'est parfois difficile de devoir partir d'un milieu alors qu'elle commence à développer de belles relations avec des collègues. Mais avec le temps, elle chérit le sentiment de fébrilité que procure le fait de se déplacer et de faire de nouvelles rencontres. Voir différents visages, différentes façons de faire permet d'ouvrir ses horizons & de grandir en tant qu'humain, au-delà du plan professionnel. C'est une façon de voyager au quotidien, de voyager dans son Québec.


L'humanisme à travers la science

Étant passionnée davantage par le côté humain que le côté «scientifique » de la profession, elle sentait un certain écart face au métier. Au début, elle hésitait à en parler de peur de se faire juger par ses collègues mais aussi, elle craignait que les autres allaient croire qu’elle ne s’investissait pas dans son travail.

“Dans le milieu de la santé, je crois que c’est un peu tabou de dire que nous ne sommes pas particulièrement passionnés par l’aspect scientifique de notre profession. “

Aujourd’hui elle réalise que ça n’a rien à voir et que l’empathie est un pilier nécessaire du métier et elle accepte le fait de ne pas être passionnée par toutes les facettes de son travail.



Voyager tout en assurant son futur

''Je suis plutôt de ceux qui croient qu’il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler.

Je n’ai pas envie de garder tout mon argent pour en profiter à la retraite puisque je ne prends rien pour acquis et que je ne sais même pas si je serai encore de ce monde à ce moment là. Je crois que tout est question d’équilibre et de priorités. "

Son domaine étant grandement en demande, il ne faut qu'un peu de débrouillardise pour arriver à travailler suffisamment de cette façon. De plus, c'est un emploi qui offre un assez bon salaire pour permettre de voyager tout en réussissant à économiser pour de futurs projets. Toutefois, la grande rêveuse priorise les expériences et les aventures plutôt que d'investir, ou plutôt de perdre son argent dans des biens matériels. Ainsi, une bonne partie du budget est dédié pour ses projets & ses rêves de voyages.

‘‘Ça a toujours été important pour moi de ne pas dépendre de quelqu’un au niveau financier afin de ne pas me sentir redevable envers quelqu’un et de ne pas me sentir mal à l’aise d’utiliser de l’argent pour voyager, par exemple.”



Rester au Québec ou partir vivre à l'étranger?

Comme la plupart des aventuriers, Vanessa a de la facilité à se sentir chez elle sur la route, avec un confort assez sommaire, mais bien qu'elle est soit nomade dans l'âme, c'est toujours un plaisir de rentrer à la maison & de retrouver ses proches.

"Bien que j’adore les voyages, le Québec est pour moi une des plus belles places pour habiter sur la terre. "

Sa façon de voyager s'est transformée à travers le temps, alors qu'à 14 ans elle était hyper fébrile à l’idée de voir la tour Eiffel aujourd'hui, c'est plutôt les connexions, la découverte de nouvelles cultures, traditions & mode de vie qui la transporte.

“Pour moi, voyager, c’est une opportunité de revenir à l’essentiel.

C’est de jouer dehors le plus souvent possible, c’est de prendre son temps et de prendre plaisir à découvrir de la nourriture différente, c’est de se laisser intriguer par des odeurs inconnues, c’est de partager des moments uniques avec les autres voyageurs et avec les locaux. C’est être dans le moment présent. Le défi, c’est de transposer cette façon de vivre dans notre quotidien, dans notre réalité.”

Ses plus beaux souvenirs de voyage sont ceux où partagés avec les locaux. Elle grandit grâce aux gens qu'elle croise sur sa route, chacun apportant un pétale à ajouter à sa fleur, son parcours se transforme, dévit & coule au gré des rencontres.

C'était essentiel pour Vanessa d'être libre de vivre une vie en fonction de ce qui est important pour elle, sans que rien ni personne puisse intervenir dans les prises afin de vivre une vie à son image. Elle a ainsi choisi un mode de vie qui concorde avec son désir de liberté.

Cela ne veut pas dire de ne faire aucun compromis, mais c’est d’être assez bienveillant envers soi-même pour comprendre que de mettre son propre en priorité n’est pas un geste égoïste, bien au contraire.

C’est en étant bienveillant avec soi-même que l’on fait le plus de bien autour de soi.



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