J’ai envie de te parler de voyage.

De te conter d'autres horizons qui emportent l'âme vers d'autres saisons.

Où les larmes naissent dans les coins des yeux et le cœur devient aussi serré que l’étreinte entre deux amoureux se détachant de part et d'autre de la douane.

Ces voyages qui nous poussent à nous égarer, à nous perdre en des contrées à peine explorées et nous dérobent à nous-mêmes, pour révéler des parts de notre être jusque-là ignorées.

Ils nous font douter de nos privilèges, parfois au point où retourner semble presque déloyal, car dans ces lieux, la vie se dessine autrement. Ces voyages chamboulent nos repères et brisent notre enchantement.

Je ne parle pas du voyage en mode planifié, où tout est calibré, prévu, bien aménagé pour que jamais tu ne sois déboussolé.

Je te parle d'un lieu, parfois trop dur à affronter, où la réalité doit s'imprégner de douceur pour mieux être acceptée.

Un endroit où l'on rencontre ce rare trésor qu’est l’authenticité. Une fenêtre par laquelle il est parfois bien difficile de regarder, mais qui nous offre enfin une compréhension profonde du concept de beauté.

À travers elle, on comprend le sens du verbe “aimer”.

En tant que voyageurs, raconter devient un défi, car nos mots ne peuvent capturer l'infini.

Combien de fois, face à ceux qui veulent entendre, je suis restée silencieuse, incapable de rendre l'intensité des souvenirs, sans devoir les appauvrir.

Mais sache, cher ami, que ces mots imparfaits ne sont que des échos, des fragments d'un idéal. Car la beauté du voyage, c'est qu’il est un chemin qui n'a pas de fin.

Fin